Les discriminations sociétales persistent dans un monde pourtant au comble de son métissage. La différence semble toujours nous faire aussi peur. Elle vient mettre en lumière ce qui nous semble profondément étranger, ce que l’on ne connaît pas, que l’on ne reconnaît pas.

Ainsi naît la figure du monstre.

Le monstre tire son étymologie du verbe latin « montrer, indiquer ». Le monstre c’est celui que l’on voit et que l’on montre du doigt. C’est aussi et surtout celui qui permet de rendre nos peurs visibles, reconnaissables. Il est donc un élément important, voire fondateur de nos civilisations. Les monstres sont aussi vieux que nos sociétés ; bien qu’ayant changé d’apparences depuis l’aube des premières mythologies jusqu’aux sagas de nos super héros contemporains.

L’école est un lieu du vivre ensemble et de ce fait, à son échelle, une micro société en proie aux mêmes enjeux.
Partant de là, tout comme le « connais-toi, toi-même » de Socrate est une exhortation à s’éloigner de ses certitudes, le « Monstre-toi, toi-même » est une invitation à se servir de nos différences pour donner naissance à un Monstre miroir où chacun, à sa façon, peut se voir, soi parmi les autres

« Je me contredis parfois, c'est vrai.
Je suis vaste.
Je contiens des multitudes.»

Walt Whitman